1 min 13 septembre 2024 Aide et soins à domicile Suisse

Un colloque enrichissant autour de la transformation numérique

Aide et soins à domicile Suisse a organisé avec succès son colloque 2024 sur le thème «L’Aide et soins à domicile face à la transformation numérique – opportunités et défis pour les soins ambulatoires». Plus de 400 personnes étaient présentes le 12 septembre 2024 au stade du Wankdorf, à Berne, pour discuter de sujets tels que la numérisation ou l’utilisation des technologies et des robots dans le domaine des soins. Vous trouverez ci-dessous un aperçu photographique de la manifestation, enrichi d’informations sur les points du programme, ainsi que les principales déclarations des intervenantes et intervenants.

C’est avec quelques mouvements de danse sur une musique entraînante que le robot humanoïde Pepper a accueilli les participantes et participants au colloque. Il a ensuite échangé quelques mots sur scène avec Thomas Heiniger, président d’Aide et soins à domicile Suisse. Photos: Anja Zurbrügg

«C’est étrange de parler à un robot, une machine qui sait agir comme un humain, mais qui ne sait pas montrer d’émotions et qui ne peut pas non plus penser correctement. Mais nous ne pouvons pas refuser la transformation numérique», a déclaré Thomas Heiniger en introduction au thème du jour.

Pour Dr Stephan Sigrist, fondateur et directeur du think tank W.I.R.E., «tout n’est ni blanc, ni noir» en matière de technologies. Mais il appelle à bien évaluer les conséquences de ces outils à long terme et à rester critique: «Tout ce qui est possible n’est pas souhaitable.»

«La numérisation est une opportunité, pas une évidence: il faut accompagner le changement de culture, choisir les bons processus et comprendre les (vrais) besoins des collaborateurs et des clients», a souligné Dr Jérôme Cosandey, directeur romand du think thank Avenir Suisse.

Les interventions divertissantes et loufoques du comique Toni Caradonna ont apporté des touches de légèreté à la journée. Ici, une démonstration avec un hélicoptère télécommandé capable de découper un concombre.

Après un tour des solutions de robotique disponibles en Suisse, la sociologue et chercheuse sur le vieillissement Pr Dr Sabina Misoch, de la Haute école spécialisée de Suisse orientale (OST), a souligné l’importance de débattre du sujet: «Il faut non seulement discuter des conséquences économiques, mais aussi des conséquences sociales, éthiques et sociétales de l’utilisation de la robotique», a-t-elle affirmé.

Anita Thielken, responsable du service extérieur de Publicare SA, et Rolf Bona, directeur de SmartLife Care SA (à droite), ont été invités sur scène par le modérateur Hannes Blatter pour discuter des opportunités, des défis et des risques de la transformation numérique pour leurs entreprises respectives – toutes deux partenaires premium d’Aide et soins à domicile Suisse.

La table ronde sur les opportunités et les risques de la transformation numérique a offert une diversité de points de vue. Y ont participé (depuis la gauche): Thierry Penseyres, Anne Scherer, le modérateur Hannes Blatter, Susanne Gedamke et Ursula Koch.

Thierry Penseyres, directeur du service de développement des pratiques professionnelles à l’Association vaudoise d’aide et de soins à domicile (AVASAD), a mis sur la table le sujet de l’interopérabilité. «Nous regrettons tous de ne pas pouvoir mieux communiquer», a-t-il déclaré. Selon lui, la technologie oblige à communiquer – et décloisonne la communication et les partenariats entre les prestataires de soins.

Pour Dr Anne Scherer, co-fondatrice de Delta Labs AG, l’intelligence artificielle (IA) générative est une technologie prometteuse, car elle peut être adaptée à petite échelle sans nécessiter de budgets importants. «Les nouvelles technologies sont accessibles: à nous de nous demander comment les intégrer au mieux», a-t-elle souligné.

«Il est important que les données de santé soient accessibles, aussi pour les personnes concernées. Je trouve que le DEP [dossier électronique du patient] est dans ce sens nécessaire et très utile», a quant à elle affirmé Susanne Gedamke, directrice de l’Organisation suisse des patients (OSP).

Dr Ursula Koch, membre du comité Forum suisse des soins intégrés fmc, a soulevé un autre point: «Les fournisseurs de prestations doivent intégrer la perspective des utilisatrices et utilisateurs face à la numérisation – et prendre au sérieux leurs craintes.»

Pendant le colloque, les pauses ont également offert des occasions – de discuter…

…de réseauter…

…de faire de nouvelles connaissances…

…et de visiter les stands des sponsors et partenaires d’Aide et soins à domicile Suisse.

L’après-midi était consacré aux sessions: lors de la session A, Prof Dr med Hugo Saner, fondateur de «StongAge», a montré comment l’IA et les capteurs environnementaux faciliteront le travail dans les soins, par exemple pour la médication et le monitoring. «Mais il faudra encore des années avant que l’intelligence artificielle ne joue un rôle important dans les soins quotidiens de l’Aide et soins à domicile. Cependant, l’IA va fondamentalement changer le travail quotidien.»

Dr phil Marianne Frech, membre de la direction du développement des soins aux Hôpitaux de Soleure (soH), entre autres, a affirmé que les principaux défis liés à l’utilisation de l’IA dans les soins étaient le manque d’acceptation de la part des soignantes et soignants et des patientes et patients ainsi que le manque de courage pour son introduction. Elle a appelé à plus d’audace, aussi de la part de l’Aide et soins à domicile.

Belinda Wenger, responsable Business Development chez Medgate SA, a notamment déclaré: «Nous sommes convaincus que la télémédecine, en combinaison avec les solutions digitales et les partenariats physiques, tout comme la collaboration avec l’Aide et soins à domicile, peut soulager et révolutionner les soins de santé.» Stephanie Fusco, Manager Business Development chez Medgate, a présenté un projet pilote dans le canton d’Argovie entre Spitex LAR, CareOne et Medgate. Dans le cadre de ce projet qui débutera en 2025, les compétences télémédicales de Medgate seront combinées à celles de l’Aide et soins à domicile afin de faciliter l’accès des clientes et clients aux traitements médicaux et de décharger les médecins de famille. Enfin, Niklas Malcherek, Product Manager chez Medgate, a expliqué, entre autres, les limites de la télémédecine.

Lors de la session B, Prof Dr Dominique Truchot-Cardot, professeure ordinaire HES à l’Institut et Haute École de la Santé La Source et responsable du Source Innovation Lab (SILAB), a notamment répondu à la question pourquoi innover dans les soins à domicile. Sa réponse: «Pour répondre aux besoins sociétaux, mais aussi pour affronter les défis qui se cumulent comme la transition numérique, la relève en santé, l’épuisement professionnel, l’accès aux soins, les nouvelles attentes des patientes et des patients et la maîtrise des coûts.»

Lors de la session C, Peter Frick, directeur de Spitex Fricktal AG, a parlé de ses expériences avec le DEP. Outre de nombreuses opportunités telles qu’une plus grande efficacité et une sécurité accrue pour les patientes et patients, il a rapporté l’existence de nombreux obstacles tels que le manque d’infrastructure technique des clientes et clients et le manque d’interfaces.

Michael Stutz, directeur de SHIP chez SASIS AG, a présenté comment SHIP entend standardiser et simplifier les processus administratifs afin de consacrer davantage de temps aux clientes et clients.

Et Christoph Weber, Product Manager au service ordonnance électronique Suisse, a présenté dans la session C la situation actuelle de l’e-ordonnance et le fait que la prescription de médicaments en Suisse devrait se faire principalement par e-ordonnance d’ici fin 2029.

Lors de la session D, Pr Dr Frederike Thilo, responsable du champ d’innovation Santé numérique de la Haute école spécialisée bernoise (HESB), a encouragé les personnes présentes à utiliser les outils numériques pour pouvoir effectuer un bon travail. Elle a toutefois souligné: «Nous devons utiliser les outils numériques de manière très ciblée et en fonction des problèmes» et «nous ne devons pas non plus perdre de vue le monde analogique et les gens».

Claudia Siebenhaar, co-fondatrice de Gerisana Care AG, a présenté lors de la session D le Smart Pillbox et ses deux fonctions: l’aide au remplissage des médicaments et la distribution automatique des médicaments. Des tests montrent que les erreurs de médication peuvent être réduites de manière significative grâce au pilulier.

Le colloque s’est achevé sur les réflexions de Marianne Pfister et Cornelis Kooijman, co-directrice et co-directeur d’Aide et soins à domicile Suisse, en lien avec les différentes interventions de la journée. Ils ont ensuite remercié l’auditoire, l’équipe d’organisation ainsi que les sponsors et les partenaires pour leur présence et leur participation.

Save the date: Le colloque 2025 d’Aide et soins à domicile Suisse aura lieu le 9 septembre 2025!

Plus d’articles

Satisfaction face au «non» au frein aux coûts

Le peuple suisse s’est clairement prononcé contre l’introduction d’un frein aux coûts dans notre système de santé. Aide et soins à d...

Plus de moyens sont nécessaires pour compenser le renchérissement et améliorer les conditions d’engagement

Les conditions d'engagement dans le secteur des soins doivent être rendues plus attrayantes afin que les exigences de l'initiative s...

Journée Aide et soins à domicile: l’ASD se dévoile

Les organisations d’aide et de soins à domicile de tout le pays ont attiré l’attention sur elles à l’occasion de la Journée national...