Quatre employés parlent des joies et des défis liés au travail de nuit

1. «Aucune nuit ne se ressemble et c’est ce qui me plaît»
2. «Avec le service de piquet de nuit, nous soulageons aussi les urgences hospitalières.»
3. «Après un service de nuit, le sport m’aide à évacuer le stress et la caféine.»
4. «La nuit, je dois être rapide et agir efficacement.»

«Aucune nuit ne se ressemble et c’est ce qui me plaît»

L’équipe IMUD (Infirmier/ère Mobile Urgences ­Domicile) intervient quotidiennement, de jour comme de nuit. Carole Muhmenthaler, 64 ans, a récemment intégré cette équipe qui fait partie de l’Association broyarde pour la promotion de la santé et le maintien à domicile (ABSMAD)
et collabore avec les urgences de l’Hôpital intercantonal de la Broye (HIB). Elle explique en quoi consiste son travail, pourquoi elle apprécie les horaires nocturnes, et comment elle maintient son énergie dans ce contexte exigeant.

Carole Muhmenthaler s’est tournée vers les soins à domicile après une longue expérience en soins aigus. En avril 2023, l’infirmière de 64 ans, titulaire d’un CAS en soins palliatifs et ancienne cadre dans une institution pour personnes âgées, a rejoint l’équipe IMUD, dont l’objectif est d’apporter une réponse médico-sociale 24/7 à la population broyarde. «C’est une région magnifique où vivent beaucoup de personnes âgées isolées qui ne conduisent plus. Pouvoir leur offrir un soutien à domicile, y compris la nuit, est très gratifiant», assure la soignante qui travaille à 70% et vit à Fétigny (FR).

Réponse garantie dans les deux heures
En tant qu’IMUD, Carole Muhmenthaler alterne les prestations planifiées et non prévues. «Pendant la nuit, nous avons jusqu’à quatre interventions planifiées. Il s’agit souvent d’administrer des antibiotiques ou de prendre en charge des situations de soins palliatifs. Mais nous sommes aussi sollicités pour des urgences non vitales par le médecin de garde ou par les clientes et les clients des centres de soins à domicile de la Broye vaudoise et fribourgeoise, dont les appels sont redirigés vers la ligne de l’équipe IMUD durant la nuit», explique-t-elle. Actuellement, l’activité nécessite la présence d’une seule infirmière par horaire, de jour comme de nuit. «Nous garantissons une réponse dans les deux heures et devons parfois établir des priorités en fonction des situations et des distances», précise-t-elle. Carole Muhmenthaler souligne que ce travail exige une grande autonomie, une solide confiance en ses compétences et de nombreux déplacements nocturnes. «Au début, c’était stressant de chercher mon chemin dans l’obscurité. Heureusement, nos véhicules sont équipés de bons GPS.»

Main dans la main avec le personnel des urgences
L’équipe IMUD est basée au sein du service des urgences de l’Hôpital intercantonal de la Broye (HIB), ce qui favorise une collaboration étroite. Aux urgences, la mission de l’IMUD consiste à participer à l’évaluation des personnes âgées et vulnérables, ainsi qu’à faciliter les retours à domicile lorsqu’une hospitalisation n’est pas appropriée. Carole Muhmenthaler prête volontiers main-forte au personnel des urgences pour différents soins, notamment la pose de voies veineuses, la réalisation d’électrocardiogrammes ou pour répondre aux demandes des patientes et patients et de leur entourage. L’infirmière apprécie l’atmosphère particulière qui règne durant la nuit: «J’échange davantage avec les infirmiers et les médecins, et je me sens intégrée aux prises en charge.» Ce qu’elle aime aussi, c’est l’absence de monotonie: «Aucune nuit ne se ressemble et c’est ce qui me plaît. Je n’aime pas la routine», confie la sexagénaire qui effectue régulièrement deux à trois nuits par semaine. Elle bénéficie d’une compensation en temps de travail de 20% pour les heures effectuées entre 20 heures et 6 heures du matin.

Travailler de nuit demande une certaine organisation. «Avant mon premier service de nuit, je m’assure de bien dormir et je vais au fitness pour rester énergique et avoir les idées claires. Je prends aussi un bon repas pour éviter de grignoter», révèle Carole Muhmenthaler. Le fait de ne plus avoir de charge familiale facilite son repos durant la journée. «Aujourd’hui, je supporte mieux les nuits que quand j’étais jeune», sourit la maman de deux enfants adultes. Le travail nocturne comporte aussi des défis, notamment en termes de vie sociale: «Les horaires décalés peuvent compliquer les relations, mais j’ai appris à organiser mon temps libre en fonction de mon métier», conclut-elle.

Une équipe infirmière pour les interventions imprévues ou planifiées à domicile – 24/7
L’équipe IMUD (Infirmier/ère Mobile Urgences Domicile) existe depuis 2016. Elle a été créée dans le cadre d’un projet de collaboration ­intercantonale entre les services d’aide et de soins à domicile de la Broye vaudoise (ABSMAD) et fribourgeoise (SASDB), l’Hôpital intercantonal de la Broye (HIB) et l’association des médecins extrahospitaliers de la Broye (AMeHB). Sa mission initiale était de fournir, la nuit, des soins de transition entre le milieu hospitalier et le domicile et de garantir la continuité des soins entre le jour et la nuit. Dès 2018, «l’IMUD» ­participe au projet cantonal vaudois d’optimisation de la réponse à l’urgence (RAU). Au­jour­d’hui, l’équipe assure un service 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, et emploie dix infirmières et infirmiers (6,1 ETP) qui se relaient sur trois plages horaires – dont un horaire de nuit de 22 h à 7 h 30. Elle fonctionne par ailleurs en étroite collaboration avec le Réseau Santé Social de la Broye Fribourgeoise (RSSBF), ainsi que l’Hôpital intercantonal de Payerne (HIB).
→ www.cms-vaud.ch

«Avec le service de piquet de nuit, nous soulageons aussi les urgences hospitalières.»

Carina Wolf, 22 ans, infirmière diplômée ES, assure jusqu’à quatre interventions de piquet de nuit par mois pour les clientes et clients de Spitex Zulg. Les raisons de ces interventions sont variées, incluant des stomies qui fuient, des attaques de panique, des douleurs intenses et des dispositifs qui sonnent.

Carina Wolf travaille à Spitex Zulg, dans le canton de Berne, depuis la fin de son dernier stage d’infirmière en automne 2024. Comme toutes les autres infirmières diplômées de cette organisation, la Bernoise de 22 ans assure entre deux à quatre interventions de piquet de nuit obligatoire par mois. La particularité: les membres de l’équipe de piquet s’organisent de manière complètement autonome et participent activement à l’élaboration du planning.

Offre pour les clients – et aussi pour les proches aidants
Les piquets de Carina Wolf sont variés: «Dès 21 heures, les appels pour des soins d’urgence arrivent sur mon téléphone de service. Je le garde toujours à proximité et sur haut-parleur.» Les appels sont triés au préalable par Medphone (voir article page 28), parfois Carina Wolf parle aussi directement avec les clientes et les clients. En cas de soins urgents, l’infirmière se rend à domicile en moins d’une heure. «La plupart des demandes concernent des stomies qui fuient. Je suis aussi appelée dans des situations palliatives, par exemple lorsque des appareils donnent l’alerte. Certains clients nous contactent aussi en cas de crise de panique ou de douleurs graves», explique Carina Wolf. Il lui arrive régulièrement d’épauler des proches aidants par téléphone. L’infirmière collabore aussi de manière interprofessionnelle avec des médecins urgentistes ou des services de secours. Son travail se termine à 7 heures du matin.

Un soutien important de la part des supérieurs
L’infirmière porte une grande responsabilité: comme tous les autres membres de l’équipe de piquet, elle assume son rôle et prend de manière largement autonome les décisions concernant les mesures nécessaires. Cela peut parfois être un défi, surtout au début, reconnaît Carina Wolf. Chez Spitex Zulg, elle se sent toutefois bien soutenue par ses supérieurs: «Ils sont toujours à l’écoute de mes demandes personnelles ou lorsque je souhaite parler d’une situation difficile avec un client ou une cliente.» L’expérience vécue est alors rapidement évaluée et des solutions individuelles sont recherchées ensemble. Les services de piquet présentent aussi de nombreux avantages, comme elle le dit: «Nous recevons une rémunération supplémentaire pour ces interventions et nous pouvons organiser nous-mêmes le planning, ce que j’apprécie beaucoup.» Chaque service se déroule différemment et, pour elle, le défi consiste à puiser dans les connaissances professionnelles acquises dans chacune des situations déjà vécues pour en tirer le meilleur parti pour les clientes et les clients. Carina Wolf dit à propos du service de piquet de Spitex Zulg: «Il s’agit d’une offre importante, car elle donne une certaine sécurité à notre clientèle. De plus, elle décharge d’autres institutions du système de santé, comme les urgences hospitalières, car les interventions de soins nécessaires peuvent être faites directement par nous.» En outre, les clientes et clients sont très reconnaissants. Carina Wolf vient d’en faire l’expérience dans le cas d’une stomie non étanche qu’elle a récemment prise en charge chez une cliente. «Malgré l’heure tardive, nous avons ensuite pu avoir une conversation très intéressante», raconte la jeune femme de 22 ans, qui trouve son équilibre en faisant de la photographie, de la cuisine ou en passant du temps avec ses amis et sa famille.

Nuits sans souci et sécurité 24/24 grâce à Spitex Zulg
Depuis 2010, Spitex Zulg, à Steffisburg, dans le canton de Berne, propose un service de piquet exclusivement réservé à ses quelque 400 clientes et clients. Actuellement, une quinzaine d’infirmières et d’infirmiers diplômés assurent le service de piquet téléphonique de 21 heures à 7 heures pour les urgences. Le triage de ces urgences de soins s’effectue via Medphone (voir portrait p. 28). Les employés répondent à entre 50 et 60 appels par an et, si nécessaire, se rendent au domicile du client dans un délai d’une heure au maximum. Les membres de l’équipe de piquet travaillent principalement durant la journée et organisent les services de nuit de manière autonome. Leurs interventions sont indemnisées conformément aux dispositions légales. Cette offre de piquet des soins à domicile soulage également les proches, car l’équipe de piquet est joignable en tant que point de contact en cas de questions ou d’in­certitudes, même en dehors des heures de bureau, et une infirmière se rend sur place si nécessaire. Les interventions de nuit sont prises en charge par les caisses-maladie et finan­cées en partie par le canton.
→ www.spitexzulg.ch

«Après un service de nuit, le sport m’aide à évacuer le stress et la caféine.»

Arlind Maksuti, 26 ans, assistant en soins et santé communautaire (ASSC), travaille au sein d’une équipe de nuit de l’organisation d’aide et de soins à domicile de Zurich. Après ses interventions, celui qui se décrit comme un «oiseau de nuit» se rend à la salle de sport pour évacuer le stress et les nombreux cafés avalés. Ce qu’il apprécie particulièrement dans ses missions: l’autonomie et le calme nocturne.

Depuis août 2023, Arlind Maksuti, assistant en soins et santé communautaire (ASSC), travaille chez Spitex Zürich. Avant de rejoindre à plein temps en juin 2024 l’équipe de nuit de l’organisation d’aide et de soins à domicile de la région Nord, il intervenait en journée et en soirée. Le Zurichois de 26 ans se décrit comme un «oiseau de nuit»: «La nuit, je me sens bien.» Ce qu’il apprécie dans son travail: les compensations financières, l’autonomie, le calme nocturne et la quasi-absence de trafic. Il souligne également: «La relation avec les clientes et clients durant la nuit est vraiment très particulière.»

Mission surprise autour d’un café et d’un gâteau
Arlind Maksuti débute son service à 21 h 30 à Zurich-­Wipkingen. Pour commencer, tous les collaborateurs qui sont de service échangent des informations relatives aux interventions. Arlind Maksuti prend ensuite connaissance des cas en détail, prépare son matériel et les clés de ses clientes et clients. Le contrôle minutieux de son véhicule d’intervention fait aussi partie des préparatifs. Peu après 22 h, l’ASSC entame sa première mission. Au cours d’une nuit, il peut effectuer jusqu’à 13 visites, allant des contrôles de routine à divers soins. Il prend aussi en charge des urgences, en coordination avec l’infirmière ou l’infirmier responsable. Aux alentours de 3 heures du matin, il s’accorde une pause à l’antenne de Wipkingen avec ses collègues. Son service prend fin entre 6 h 30 et 7 h. Pendant ses interventions nocturnes, l’homme de 26 ans est confronté à de nombreuses situations. Il se souvient d’une anecdote marquante: «Lors d’un service de nuit, j’avais été appelé chez une cliente. Je n’ai pas tout de suite compris pourquoi. Finalement, elle voulait me remercier pour mes interventions nocturnes en m’offrant un café et du gâteau. Cela m’a fait très plaisir et cela montre aussi que mon travail est apprécié.»

L’importance d’une alimentation saine et des contacts sociaux
A la question de savoir comment il parvient à se déconnecter, Arlind Maksuti répond: «Après les services de nuit, je vais directement à la salle de sport pour m’entraîner. Cela m’aide à évacuer le stress et l’excès de caféine pour pouvoir ensuite bien dormir.» Arlind Maksuti essaie de dormir sept à huit heures et veille à une alimentation saine et équilibrée afin de ne pas trop perturber son rythme jour/nuit. Lorsqu’il le peut, l’ASSC passe du temps avec sa famille, sa copine ou ses amis. De plus, il bénéficie d’au moins deux jours de repos consécutifs après chaque service de nuit, ce qu’il apprécie beaucoup et qui lui permet de se reposer.

Les soins à domicile de nuit – depuis 17 ans à Zurich
Spitex Zürich propose depuis 17 ans un service dédié aux soins à domicile de nuit pour la ville de Zurich, l’ensemble des communes du district de Horgen, les appels d’urgence de
la Croix-Rouge suisse (CRS) et les appartements de la Fondation pour les logements destinés aux personnes âgées (SAW) de la ville de Zurich. Ce service repose sur deux équipes composées actuellement de 22 collaborateurs, qui travaillent exclusivement la nuit. Les deux équipes prennent en charge environ 85 clientes et clients réguliers, certains nécessitant jusqu’à deux à trois visites par nuit. Chaque nuit, entre 22 heures et 7 heures, sept tournées sont organisées, ­impliquant au total deux à trois collaborateurs tertiaires et quatre à cinq assistants en soins et santé communautaire (ASSC). Une tournée est placée sous la responsabilité d’une infirmière diplômée ou d’un infirmier diplômé, qui gère aussi le triage des urgences. En 2023, 31 884 interventions ont été effectuées, un chiffre en constante augmentation ces dernières années. Le financement est assuré par un contrat de prestations avec la ville de Zurich et les communes du district de Horgen. Spitex Zürich ­assure ainsi une prise en charge nocturne ambulatoire de première ligne pour et en coor­dination avec diverses organisations locales, comme le numéro d’urgence de la CRS, les ­médecins de garde (Ärztefon) ou le service de sécurité SAW-Securitas.
→ www.spitex-zuerich.ch

«La nuit, je dois être rapide et agir efficacement.»

Dans le cadre de ses prestations nocturnes, l’Aide et soins à domicile (ASD) collabore avec différentes organisations partenaires, dont la centrale d’appels d’urgence Medphone. Vanesa Popic, infirmière diplômée ES de 27 ans, partage son expérience en tant que conseillère médicale chez Medphone. Elle évoque son quotidien, l’importance de concilier vie
professionnelle et vie privée et les bienfaits d’un sommeil suffisant.

Après plusieurs années d’activité professionnelle en neurochirurgie à l’Hôpital de l’Île de Berne, Vanesa Popic souhaitait relever un nouveau défi. L’infirmière diplômée ES le trouve au printemps 2024 en intégrant Medphone comme conseillère médicale à plein temps. De 22 h 50 à 6 h 50, elle répond à 20 à 25 appels souvent liés à des urgences ou des questions médicales, dont un grand nombre proviennent des clientes et clients de l’ASD.

«Lorsqu’une cliente ou un client de l’ASD me contacte, ma priorité est de poser des questions ciblées pour bien cerner la situation: s’agit-il d’un problème que je peux résoudre seule ou nécessite-t-il une intervention urgente?», explique Vanesa Popic. «Selon mon évaluation, je fais appel au personnel de piquet de l’ASD pour des interventions ou des prestations de soins urgentes. Mon objectif est d’agir rapidement et efficacement pour garantir le meilleur soutien possible.» Pour Vanesa Popic, accompagner cette clientèle requiert une sensibilité et une compréhension approfondies de ses besoins individuels. «Les clientes et les clients de l’ASD ont souvent besoin d’un accompagnement continu et leurs préoccupations sont généralement étroitement liées aux soins et au soutien dont ils ont besoin.» L’un des plus grands défis de son travail réside dans la nature des échanges, qui se font uniquement par téléphone. «Contrairement à mon expérience précédente à l’hôpital, je n’ai pas l’opportunité de rencontrer les clientes et les clients en face à face, ce qui rend parfois la communication plus délicate», précise la jeune femme de 27 ans. Un appel particulier reste gravé dans sa mémoire illustrant les responsabilités qu’elle assume au quotidien: «J’ai eu un jour au téléphone une femme âgée, probablement atteinte de démence avancée. Elle était au départ très réservée, parfois confuse, ce qui rendait la situation difficile à clarifier. Avec patience et persévérance, j’ai pu la rassurer et organiser l’intervention nécessaire avec le service de piquet.» En plus de répondre aux appels, Vanesa est aussi un soutien précieux pour le personnel de l’ASD. Elle est régulièrement sollicitée pour répondre à des questions médicales, gérer des situations d’urgence ou pour aider à prendre des décisions critiques.

Un sommeil suffisant et un bon équilibre de vie sont importants
Ce que Vanesa Popic apprécie dans les missions de nuit pour Medphone, c’est la diversité du travail et la possibilité de se concentrer sur son travail dans un environnement calme. Les compensations financières liées au travail de nuit constituent également un avantage non négligeable. Mais travailler la nuit présente aussi son lot de défis. Vanesa insiste sur l’importance de préserver son bien-être: «Un équilibre sain entre vie professionnelle et vie privée est important. Durant mon temps libre, je fais du sport, j’aime voyager et profiter de moments avec ma famille.» Cet équilibre passe aussi par une attention particulière portée à la qualité de son sommeil. Medphone soutient Vanesa en lui offrant des modèles de travail flexibles. Son organisation repose sur un système de rotation qui alterne entre des horaires de jour, de nuit et de fin de journée. Medphone peut ainsi garantir une joignabilité continue.

La centrale d’appels d’urgence dédiée aux médecins – disponible aussi pour l’ASD
Medphone est une centrale d’appels d’urgence disponible 24 heures sur 24, 365 jours par an. Elle a été fondée en 2004 à l’initiative de la Société des médecins du canton de Berne. Dans les cantons de Berne et Lucerne, elle joue un rôle clé en tant que service médical d’urgence officiel. Son fonctionnement est financé parles contributions du corps médical et celles des patientes et patients (numéro d’urgence payant), ainsi que par des prestations fournies à des tiers. Parmi ces prestations, Medphone propose un soutien aux organisations de soins et d’assistance, comme l’Aide et soins à domicile (ASD), pendant et en dehors des heures d’appel habituelles. Actuellement, 13 organisations d’aide et de soins à domicile ont recours à ces services payants, dont trois opèrent sans contrat de prestations avec les autorités publiques. En 2023, Medphone a traité près
de 83 000 appels – en moyenne 10 par jour provenaient directement des clientes et clients de l’ASD, surtout le soir et la nuit. Depuis 2017, Medphone facture les appels qu’à partir du moment où ils sont pris en charge. Afin de garantir une réponse rapide aux clientes et clients de l’ASD, Medphone fournit à chaque organisation un numéro de téléphone fixe ­personnalisé. Grâce à ce système, les appels sont généralement pris en charge dans un délai moyen de 6 secondes. Lorsqu’un appel est reçu, Medphone fait la distinction entre les urgences médicales et celles liées aux soins. Pour les urgences médicales, l’équipe dirige les ­appelants vers un médecin de garde ou, si besoin, les services de secours. Pour les urgences liées aux soins, Medphone contacte le service de piquet de l’ASD. Si aucun service de piquet n’est disponible, Medphone assure un ­accompagnement par téléphone, offrant des conseils et un soutien aux clientes et clients – ou à leurs proches – pendant la nuit. L’équipe de Medphone se compose d’infirmières et infirmiers diplômés ES, d’assistantes et assistants médicaux et d’assistantes et assistants en soins et santé communautaire (ASSC).
→ www.medphone.ch

FLORA GUÉRY ET EVA ZWAHLEN