Conseils et astuces pour bien vivre le travail de nuit

Pour les employés de l’Aide et soins à domicile travaillant de nuit, bien gérer son sommeil, son alimentation et sa fatigue est primordial. Le Dr Bruno Combebias, médecin du travail du dispositif de l’Association vaudoise d’aide et de soins à domicile (AVASAD), livre ses conseils et astuces pour vivre au mieux les horaires nocturnes.

Pratiquer une activité physique aide à compenser les effets du travail de nuit; Arlind Maksuti, ASSC chez Spitex Zürich (voir portrait), se rend au fitness en marge de chaque service de nuit. Photo: Patrick Gutenberg

La capacité d’adaptation au travail de nuit varie d’une personne à l’autre. «C’est très individuel, on ne peut pas ‹forcer› son horloge biologique à mieux supporter le travail de nuit», explique le Dr Bruno Combebias, médecin du travail mandaté par l’AVASAD. Une bonne hygiène de vie et de sommeil sont les clés pour s’acclimater au travail de nuit – mais il existe aussi quelques astuces pratiques.

Adapter son alimentation
Une alimentation adaptée est importante pour maintenir son énergie lors d’un service de nuit. Il est conseillé de maintenir trois repas répartis sur 24 heures: un petit-déjeuner après le service, un repas avant la prise de poste et une collation en cours de nuit. Celle-ci devrait comporter des légumes ou des fruits, un laitage, des céréales ou un peu de féculents ou du pain, conseille le Dr Combebias. Boire environ 1,5 à 2 litres d’eau par jour est également essentiel. «Le grignotage est à bannir», avertit-il.

Gérer la fatigue et le stress
Les pauses, surtout en milieu de nuit, aident à contrer les baisses d’énergie sans dépendre de la caféine. Du point de vue du Dr Combebias, une «turbo-sieste» de 20 minutes ou une pause décontractée de 45 minutes serait «un plus» vers 3 ou 4 heures du matin. La fatigue excessive entraîne de la somnolence et une baisse de la vigilance. Cela peut conduire à des fautes professionnelles, voire à des accidents; un repos suffisant est donc crucial. Pour compenser les effets du travail de nuit, le Dr Combebias recommande de pratiquer toute activité physique qui «fait plaisir» et «un peu transpirer», comme la marche, la natation, le vélo, ou la zumba, de préférence les jours de repos voire avant un service de nuit. Le médecin souligne l’importance de maintenir une vie sociale et d’aller au grand air. Pour gérer le stress, il suggère d’effectuer des techniques de yoga ou de sophrologie.

Quand on exerce un métier
avec des horaires de nuit,
il est vivement recommandé
de faire régulièrement
un point sur sa santé.

BRUNO COMBEBIAS

Médecin du travail du dispositif de l’AVASAD

Favoriser un bon sommeil
Après un service de nuit, il importe de préparer son environnement pour bien dormir. S’installer dans une pièce sombre, calme et relaxante aide à trouver le sommeil. Avant de se coucher, il est conseillé de prendre un petit-déjeuner léger. «Ainsi, il n’y aura pas de réveil intempestif dû à la faim», explique le Dr Combebias. Baisser l’intensité des lumières et écrans en fin de poste stimule la production de mélatonine, l’hormone de l’endormissement, et aide le corps à se préparer au repos.

Suivi médical recommandé
Le travail de nuit est notamment associé à une hausse des risques de diabète, de prise de poids, et d’hypertension. Sur le plan mental, des troubles comme la dépression, l’anxiété et la fatigue chronique sont également plus fréquents. La loi sur le travail prévoit un suivi médical pour toute personne travaillant 25 nuits ou plus par an. «Les visites médicales servent à contrôler que la tension artérielle reste normale, que le poids ne varie pas, et qu’il n’y a pas de troubles neuropsychologiques ni de répercussion psycho-sociale en lien avec le travail de nuit», indique le Dr Combebias. «Quand on exerce un métier avec des horaires de nuit, il est vivement recommandé de faire régulièrement un point sur sa santé», conclut-il.

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