
En route chez les clientes et clients en toute sécurité
La route fait aussi partie du lieu de travail des employés de l’aide et des soins à domicile. C’est pourquoi Spitex Obwalden les sensibilise aux dangers qui y sont liés: une formation annuelle à la sécurité routière vise à leur enseigner les bons comportements au volant.

MARTINA KLEINSORG. Pour se rendre chez leurs clientes et clients dans le canton montagnard d’Obwald, les employés du service d’aide et de soins à domicile d’Obwald (Spitex Obwalden) parcourent en voiture de nombreux kilomètres par an. «Nous accordons donc une attention toute particulière à leur sécurité sur le chemin du travail», explique la directrice Lisbeth Berchtold. Ainsi, en automne, un entraînement pour monter les chaînes à neige permet notamment aux employés de savoir quoi faire sur les routes d’accès escarpées en cas de chute de neige. Une formation sur le thème de la sécurité routière constitue également un élément clé de la prévention. Cette formation a eu lieu pour la première fois en 2023 pour l’ensemble du personnel, soit une centaine de personnes. Elle est désormais organisée chaque année pour les nouveaux collaborateurs et les autres personnes intéressées. «Nous souhaitons que toutes nos équipes soient bien armées pour faire face à des situations de circulation difficiles», explique Lisbeth Berchtold.
«Le code de la route n’est pas à la carte»
Sepp Kost travaille depuis 33 ans à la police cantonale. C’est lui qui, en septembre 2024, accueille les quinze participantes et participants à un après-midi de formation au centre d’aide et de soins à domicile de Sarnen. Ce chef de division adjoint de longue date de la police de la circulation et de la sécurité dirige le poste de police d’Engelberg, là où se trouve le deuxième site de Spitex Obwalden. Le sexagénaire nous guide tout au long des deux heures qui suivent de manière claire, ponctuée d’anecdotes sur le quotidien de la police et en rapport avec les conditions météorologiques locales. Son objectif: que les personnes participantes sachent réagir lors d’un accident avec ou sans dommages corporels ou en cas d’incendie dans un tunnel. «Le code de la route n’est pas à la carte – celui qui l’enfreint doit s’attendre à des conséquences», déclare Sepp Kost en guise d’introduction. Il cite une règle de circulation fondamentale, selon l’article 26 de la LCR: «Chacun doit se comporter, dans la circulation, de manière à ne pas gêner ni mettre en danger ceux qui utilisent la route conformément aux règles établies.» Une prudence particulière est de mise vis-à-vis des enfants, des personnes avec un handicap et des personnes âgées. Cela est également valable lorsque des signes indiquent qu’un usager de la route va se comporter de manière incorrecte. «Il n’est pas permis d’accélérer simplement pour faire valoir son droit de priorité», précise le policier.
Peu de pays ont une densité de panneaux de signalisation aussi élevée qu’en Suisse. Pourtant, beaucoup d’automobilistes ignorent par exemple qu’une limitation de vitesse affichée n’est valable que jusqu’à la prochaine bifurcation ou sortie de giratoire et qu’ensuite, sans autre panneau, la vitesse régulière de 50 km/h en agglomération et de 80 km/h hors agglomération s’applique à nouveau. Les instructions de la police ont toujours la priorité sur les règles et les signaux généraux. «De nombreux usagers de la route ne savent toutefois plus ce que signifient les signaux manuels», explique Sepp Kost. Il explique également comment adapter la vitesse à l’état de la route et aux conditions de visibilité, et selon quels critères il faut former une voie de secours.

Nos employés doivent être
bien armés pour faire face à
des situations de circulation
difficiles.
LISBETH BERCHTOLD
Direction Spitex Obwalden
La distraction, la cause la plus fréquente d’accident
La distraction, par exemple à cause d’un téléphone portable ou d’un GPS, est la cause la plus fréquente d’accident. Quant à la fatigue, elle peut entraîner une incapacité de conduire et, en cas d’accident, le retrait du permis de conduire, prévient le policier. Une sieste de quinze minutes peut avoir un effet préventif contre l’assoupissement, précise-t-il. «Mais que faire si, malgré toutes les précautions, un accident survient?», demande-t-il à la ronde. L’article 51 stipule que toutes les personnes impliquées doivent s’arrêter immédiatement. En l’absence de dommages corporels et de violation grave du code de la route, il suffit de remplir le constat européen d’accident pour les assurances, avec l’accord des deux parties. Cela permet d’éviter les amendes et les démarches administratives inutiles. En revanche, en cas d’accident avec du gibier, il faut en informer immédiatement la police ou le garde-chasse, sous peine d’être dénoncé.
Le comportement à adopter en cas d’incendie dans un tunnel est un autre point fort de cette formation. En se référant au tragique incendie du tunnel du Gothard en 2001, qui a coûté la vie à onze personnes, Sepp Kost mentionne les dangers d’un développement rapide du feu ainsi que les risques liés à la chaleur extrême et à la fumée toxique. «Il ne faut en aucun cas entamer des manœuvres de retournement», prévient-il. Au lieu de cela, il est important de laisser la voie de secours libre, de garder son calme, d’arrêter le moteur, de laisser la clé sur le contact et de se diriger immédiatement vers les abris ou les galeries d’évacuation en suivant les indications. En outre, les instructions des pompiers et de la police doivent être suivies impérativement.
Les retours des personnes participant à la formation sont positifs: «La route fait partie de mon lieu de travail. Il est important de se rappeler constamment quelles sont les règles de la circulation», souligne Sina Jaun, responsable d’équipe en psychiatrie. Michelle Zimmermann, responsable administrative adjointe, abonde dans ce sens: «Je me rends maintenant bien compte de ma responsabilité quand je conduis mon véhicule.» Sepp Kost recommande à tous les usagers de la route de suivre régulièrement une telle formation: «C’est évidemment mieux que de passer son permis de conduire à 18 ans et de conduire jusqu’à un âge avancé sans rafraîchir ses connaissances et sans connaître les modifications de la loi.»

Une sieste de quinze minutes peut avoir un effet préventif contre
l’assoupissement.
SEPP KOST
Policier et responsable de la formation
Renforcer la santé physique et psychique
La sécurité au travail et la protection de la santé des collaborateurs sont très importants pour Spitex Obwalden: «C’est autant valable sur la route que sur le lieu de travail», souligne Lisbeth Berchtold. Une formation sur la prévention de la violence dans les soins est ainsi organisée chaque année. De plus, le groupe «Uusziit» («Faisons un pause»), initié par des employés de Spitex Obwalden, vise à promouvoir le bien-être du personnel. Des activités communes telles que la cueillette de champignons, la cuisine et des repas en commun renforcent l’échange et la connaissance mutuelle. Dans des situations difficiles, le personnel peut ainsi plus facilement chercher le dialogue – un effet positif mentionné par Lisbeth Berchtold. Avec cette approche globale, Spitex Obwalden souhaite non seulement améliorer la sécurité, mais aussi la santé physique de ses employés.