6 min 30 mai 2024 Aide et soins à domicile Suisse

AD d’Aide et soins à domicile Suisse: plaidoyers pour le financement uniforme et la collaboration

L’assemblée des délégués (AD) d’Aide et soins à domicile Suisse a eu lieu le 23 mai 2024 au Kursaal de Berne. Les discussions et les exposés ont notamment porté sur EFAS, l’image de marque des entreprises ainsi que sur la collaboration entre les deux associations nationales d’aide et de soins à domicile.

KM. «Le système de santé est actuellement sur toutes les lèvres et préoccupe les esprits tout comme le monde politique – et l’Aide et soins à domicile se trouve au milieu de tout cela», a déclaré Thomas Heiniger, président d’Aide et soins à domicile Suisse, au début de l’AD qui a réuni quelque 60 délégués. Si la branche fait autant parler d’elle, c’est notamment en raison de la votation prochaine sur le financement uniforme des prestations ambulatoires et stationnaires (EFAS) – et celui-ci a été un sujet central de l’assemblée.
Les propositions faites aux délégués ont toutes été acceptées par ces derniers: ils ont notamment approuvé les comptes annuels, la planification pluriannuelle axée sur 2025 ainsi que le budget 2025 – de même que le rapport annuel 2023 d’Aide et soins à domicile Suisse, qui ne paraîtra plus que sous forme numérique et qui est disponible dès à présent sous www.rapport-annuel2023.spitex.ch.

Exposés: EFAS, une chance pour les soins
Après les affaires courantes, Pius Gyger, économiste de la santé indépendant, a abordé le sujet EFAS plus en détail. Il a expliqué que le financement uniforme pour l’Aide et soins à domicile était en premier lieu une affaire de tarifs. Après tout, il n’existe pas encore de tarification pour les soins, mais celle-ci sera nécessaire pour EFAS. «C’est une chance unique pour les soins – si la tarification est bien faite», a-t-il déclaré. Et pour «bien faire» il faut que les prestataires de soins, les assureurs et les pouvoirs publics forment un «triumvirat»: une union forte de trois parties aux intérêts différents qui s’unissent pour une cause commune. «La partie la plus susceptible de provoquer un déblocage dans la fixation de tarifs adéquats est, à mon avis, les cantons», a-t-il expliqué. A cet égard, il est important de noter que, conformément à la législation suisse, les assureurs doivent également veiller à garantir des soins de haute qualité. «Les assureurs doivent donc être mis dans l’obligation de ne pas regarder uniquement leurs propres intérêts financiers, mais de collaborer à l’élaboration de tarifs qui garantissent des soins de haute qualité pour l’ensemble des patients et des patientes», a souligné Pius Gyger.

Les assureurs doivent être mis
dans l’obligation de ne pas
regarder uniquement leurs
propres intérêts financiers,
mais de collaborer à l’élaboration
de tarifs qui garantissent
des soins de haute qualité
pour l’ensemble des patients et
des patientes.

Pius Gyger

Economiste de la santé indépendant

Patrick Imhof, responsable Politique d’Aide et soins à domicile Suisse, a ensuite évoqué les nombreux autres atouts d’EFAS pour l’Aide et soins à domicile: la situation actuelle dans le secteur de la santé n’est pas optimale compte tenu des nombreux systèmes de financement différents. Cela entrave notamment les soins intégrés, crée des obstacles administratifs inutiles et conduit à de fausses incitations, car les décisions concernant un type spécifique de soins sont trop fortement influencées par des questions financières. «EFAS, c’est une longue histoire. Nous saurons s’il s’agit d’une histoire sans fin ou finie – j’espère que ce sera la dernière option – lors du référendum de l’automne ou de l’hiver prochain sur cet objet. Jusqu’à la votation, Aide et soins à domicile Suisse s’engagera activement dans la campagne pour le oui à EFAS et nous serions heureux de pouvoir compter aussi sur votre contribution», a-t-il déclaré aux délégués.

Soin de l’image de marque et collaboration cruciale entre les associations d’aide et de soins à domicile
Après la pause de midi, une table ronde animée par Marianne Pfister a eu lieu sur le thème «Soigner l’image de marque au sein de l’Aide et soins à domicile et chez les partenaires premium». Les participants étaient Cornelia Schättle d’Allianz Suisse, Sabina Crameri de SmartLife Care, Luca De Vito de Publicare et Franz Petermann de Neuroth. Tous ont souligné, d’une part, à quel point l’image d’une entreprise est importante et le fait que travailler sur cette même image nécessite beaucoup de travail et d’innovation. D’autre part, la table ronde a montré que le partenariat premium avec Aide et soins à domicile Suisse n’est pas seulement bon pour l’image des entreprises participantes, mais aussi pour Aide et soins à domicile Suisse elle-même. En effet, les partenaires partagent les mêmes valeurs et se renforcent ainsi mutuellement.
Deux représentants de l’Association Spitex privée Suisse (ASPS) se sont également adressés aux délégués: le président Pirmin Bischof a souligné que son association et Aide et soins à domicile Suisse sont actives dans une «branche en plein essor» où la demande ne cesse d’augmenter. L’engagement de l’Aide et soins à domicile dans cette branche est certes apprécié, car les soins ambulatoires sont normalement moins chers que les soins stationnaires – mais le monde politique nourrit aussi une certaine méfiance à l’égard de l’Aide et soins à domicile. Car il craint que le nombre croissant de prestataires de services d’aide et de soins à domicile n’entraîne une augmentation des coûts des soins ambulatoires. «Que deux associations s’affrontent dans cette situation, c’est la chose la plus stupide que l’on puisse faire», a relevé le président.
L’ASPS et Aide et soins à domicile Suisse veulent toutes deux renforcer les soins, elles ont donc les mêmes intérêts sur toutes les questions centrales et tirent heureusement la plupart du temps à la même corde et dans la même direction – actuellement par exemple dans les négociations sur la convention tarifaire AI/AA/AM ainsi qu’en ce qui concerne EFAS. Mais son association souhaite «l’égalité des chances», a-t-il souligné: là où les organisations privées d’aide et de soins à domicile fournissent exactement les mêmes services que celles sous contrat de prestations, elles devraient aussi avoir les mêmes droits.
Le directeur de l’ASPS, Marcel Durst, a réaffirmé cette exigence tout en précisant: «Notre association veut collaborer avec Aide et soins à domicile Suisse. Car toutes deux veulent renforcer les soins ambulatoires et, sur le plan politique, ce n’est qu’ensemble que nous pouvons le faire.»

Développement de la qualité en cours – et remerciements finaux
Vers la fin de l’assemblée, des informations ont été données par la direction d’Aide et soins à domicile Suisse. Le co-directeur Cornelis Kooijman a notamment indiqué que l’association faîtière nationale allait déposer une demande pour que la Confédération finance entièrement un grand projet de développement d’indicateurs de qualité (IQ) pour l’Aide et soins à domicile (plus d’informations sur les IQ dans le «Magazine Aide et soins à domicile» 2/2023).
Le président Thomas Heiniger s’est chargé des mots de la fin – et a remercié tous les délégués ainsi que tous les employés de l’Aide et soins à domicile pour leur grand engagement dans toute la Suisse, afin que toujours plus de personnes puissent vivre chez elles malgré une maladie ou une infirmité.

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